Tu mérites un amour : le beau récit d'émancipation d'Hasfia Herzi
Hafsia Herzi est une jeune comédienne qui a été révélée par la caméra de Kechiche dans La Graine et le Mulet pour lequel elle fut récompensée du César du Meilleur espoir féminin en 2008.
Depuis on l'a retrouvé récemment dans d'autres projets souvent un peu à la marge du cinéma mainstream ( jamais dans des comédies populaires françaises) , des projets souvent très interessants où sa sensualité et son approche de jeu essentiellement émotionnelle irradiait l'écran, que ce soit évidemment chez Kechiche ( elle joue la tante dans le premier volet de Meltoub My love, mais aussi dans les films de Sex DOLLde Sylvie Verheyde ou bien encore "l'amour des hommes" de Mehdi Ben Attia.
Dans Tu Mérites un Amour , sa première réalisation , qu'on a pu découvrir à la Semaine de la Critique au dernier festival de Cannes, et qui sort ce mercredi en salles, elle s'inspire de tous les cinéastes avec lequel elle a tourné, pour réussir à s'approprier tous ces univers et en même temps réaliser un long métrage personnel dans lequel on ressent une vraie sincérité et une belle maturité .
Dans ce premier long, qu'Hasfia a tourné en 15 jours pour quelques milliers d’euros. ( elle avait d'abord prévu de réaliser un film plus ambitieux autour de l'h'istoire de sa mère, mais faute de financement a du changer de projet , on pense énormément au cinéma de Kechiche, notamment dans sa mise en scène épousant le naturalisme avec la même energie et la même fièvre, mais on pense aussi beaucoup au film de Ben Attia.
En effet, comme l'était L'amour des hommes, "Tu mérites un amour " est un beau récit d’émancipation, tout en sensualité, d’une jeune femme un peu paumée (dans le film tunisien à cause d'un deuil, ici après une rupture amoureuse, parvient progressivement à affirmer son désir et ses choix de vie.
Sur un sujet somme toute bateau ( comme le film de famille que revisite Cédric Kahn avec bonheur, la chronique de la rupture d'amoureuse a été maintes fois vue au cinéma), la primo réalisatrice réussit à tisser un portrait enlevé, et parfaitement dans l’air du temps.aux reparties saillantes et ciselés, donnant la part belle aux comédiens.
Parmi eux on relève notamment la révélation Djanis Bouzyani , très drôle dans le rôle pourtant convenu de l'ami homosexuel qui parle cash, et le décidemment formidable Anthony Bajon, récemment primé à Angoulème pour un autre rôle et qui apporte ici une belle sensibilité au rôle d'un jeune photographe compréhensif qui contrebalance les autres garçons, parfois un peu agaçants, rencontrés par Hasfia/Lila.
Cette peinture universelle d'un cheminement intérieur n'a sans doute pas la même force en terme de mise en scène que le modèle kechichien assez indépessable, mais elle est déployée avec une belle incandescence et une vraie justesse.
Comme le beau titre ( référence assumée à un poème de Frida Kahlo, qui donne sans doute vie à la plus belle scène du film) l'illustre bien, Tu mérites un amour, beau récit de renaissance et de foi en l'avenir, mérite largement.... la vision !!
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— Baz'art (@blog_bazart) September 10, 2019