Sélection Cannes 2020 : Les 2 Alfred /Bruno et Denis Startuper d'(in)fortune...
Pour le moment on a surtout abordé le Festival Lumière sous l'angle des classiques restaurés- The Wicker Man ou In The mood for love- ou accompagnant un hommage à un artiste comme pour la rétrospective Audiard ou l'honneur rendu à Viggo Mortensen.
Mais cette année la grande particularité du Festival Lumière 2020 c'est évidemment la possibilité de voir, en avant-première, les films qui, confinement oblige, n'ont pu être programmés sur la Croisette au printemps dernier.
23 films au programme, et quelques uns qu'on a eu la chance de voir et dont on vous parlera dans les semaines à venir en fonction de leurs sorties.
On commence notre revue d'avant premières cannoises mais à Lyon, par la nouvelle comédie de Bruno Podalydès " les 2 Alfred" présentée par son réalisateur et de la toujours délicieuse Sandrine Kiberlain mardi dernier à l'UGC confluence.
Deux Pierrot lunaires dans un quotidien qui leur échappe.. Et pourtant c'est peu de dire qu'ils en font des efforts. pour tenter de s'adapter à ce monde 2.0 qu'ils appréhendent si mal ..
Avatar pour manif, chauffeur hyper connecté, chargeur de drone pour Archimboldo, assistant d'une directrice jargonnante et disruptive dans une voiture " intelligente" pour Alexandre ...
C' est sûr, dans ce nouveau monde, il n' y a pas de pilote dans l' Uber!!
On sait depuis "Versailles Rive Gauche" ou "Liberté Oléron" que Bruno Podalydès n'a pas son pareil pour insuffler de la dérision dans sa peinture gentiment cruelle d'un monde en perdition où ses héros ont du mal à trouver leur place.
On le sait, l’humour permet d’éviter le manichéisme et il y en pas une once dans ce portrait doux amer de son monde déshumanisé qui touche le spectateur par son universalité évidente .
Devant ce film, on pense beaucoup au récent et si savoureux "Effacer l'historique" : il existe en effet une même filiation entre les deux films une même tentative-réussie de rire de notre monde ultra connecté et ultra liberal avec une belle poésie en prime.
Les deux frangins Podalydès- Poda pour les intimes- prennent le parti de nous faire rire- alors que le constat est quand même glaçant.
Tout ce qu'on a envie de dire devant le plaisir pris par ce film et par celui de Kerven Delépine qui revient à la surface c'est : vive les comédies déconne/ectées...
Ce qui est indéniable en sortant de la projection mardi soir c'est de se rendre compte à quel point " Les deux Alfred" un film drôle, tendre et poétique, à l'image de la personnalité des frères Podalydes.
Au cinéma le 2 décembre