Continuons à parler musique après  tous nos articles d'hier que ce soit  sur le biopic autour de Queen,  le nouvel album de Dominique A  les mémoires de l'immense compositeur Michel Legrand ou même encore le livre du chanteur Raphaël (comme dirait l'autre, tout est musique)

L’automne est en effet  une période de l’année propice pour dévorer des livres et écouter de la musique (et pour une fois pas forcément notre péché mignon,  la variété française)… Et si en ce premier mardi lecture de novembre, on alliait les deux ?

Voici quelques conseils de lecture sélectionnant cinq livres sortis depuis la rentrée de septembre : on a là un roman,  deux récits, une autobiographie et un beau livre qui tous dans leurs genres nous donnent le "la"..

Les deux premiers parlent d'un genre bien défini, le jazz et le rock,  quand les trois autres s'interesse plus précisemment  à un artiste particulier, Brian Wilson, Alain Bashung et le groupe Coldplay...

Faisons ainsi défiler,  sans plus attendre notre bande son en pages : 

1 Ecran noir ; Noël Balen : quand  le jazz est là..( Mariest Editions )

« Les rapports du jazz et du cinéma ont toujours ressemblé à un mariage en eaux troubles. Il faut dire que, dès 1927, ça commence mal. Avec « Le chanteur de Jazz » d’Alan Crosland, on entrait  de plein pied dans la farce abjecte, le racisme le plus caricatural. Pour le premier film parlant de l’histoire du cinéma, la Warner est allé chercher Al Jolson, un émigré juif d’origine lituanienne qui se grimait en nègre sur les planches de music-hall. Un filet de voix et une boite de cirage noir pour seul talent. Oui, ça commençait mal. »

Sur l’écran noir de ses nuits blanches, le narrateur se fait son cinéma. Une chance du tonnerre, un producteur, et son financier qui a sous son aile une merveilleuse gloire du Jazz, ont besoin de lui pour écrire un scénario qui devrait remettre la belle dans la course. Ça tombe bien car il est lui-même un spécialiste, sinon le spécialiste du Jazz en France, son « Odyssée du Jazz » fait référence et est régulièrement mis à jour.

Bon, tant pis si la société de production est en liquidation judiciaire et si le financier est un parvenu mufle et inculte, puisque la chanteuse n’est autre que la sublime et sauvage Loretta McCuller.

« Entre l’art et les gens, il a l’argent », le narrateur qui n’est pourtant pas né de la dernière pluie, va vite comprendre ce que Cocteau voulait dire.

Fiction, réalité, rêve, comme un morceau de Jazz qui nous emporte.  Roman noir, musique noire, écran noir, est-ce le journal d’un tournage, la projection d’un rêve ou bien tout simplement une autofiction. Récit court, fin et serré, Noël Balen nous conte l’histoire d’un échec, mais un échec noir et lumineux comme un morceau de jazz.

Ecran noir, Noël Balen (Marest éditeur, 2018)

  2 Rock' N' Roll Animals : grandeur et décadence des rocks stars 1955/1994 (Rivages Rouge)

 "Le temps des rocks stars est passé, et ce livre fascinant d'Hepworth  est plus qu'un fascinant adieu" Dylan Jones 

Enpruntant son titre à une chanson culte de Lou Reed, cette  réflexion sur le mythe de la rock star et un formidable abrégé de l'histoire du rock et de ses héros, à travers une impressionnante galerie de portraits.

Le terme de "rocks stars"  s'est réellement propagé dans les années 70 recouvrant des artistes aussi divers que Bowie, Presley : Les Stones, Morrissey, les Who et Kurt Cobain qui finira de sonner le glas des mythes et des vrais rocks stars, puisque le livre insuffle l'idée selon laquelle ce mythe appartient au passé, comme celui des cow boys.

Ce qui relie ces artistes entre eux? Une certaine assurance, une certaine arrogance, un charisme sexuel indéniable et une tendance à suivre ses instincts avant tout et surtout à faire preuve d'irresponsabilité .

Pour donner une idée des tendances musicales qui composent cette longue période de rock entre 1955 et 1994, chaque chapitre se clôture avec une liste de dis disques qui figuraient en tête des charts afin de dresser une  belle vue d'ensemble  des élements qui ont faconné notre image de la rock star, définitivement des êtres hors du commun.

Date de publication: 17 octobre 2018 Editeur: E/P/A Auteur: Malcolm Croft, Debs Wild

  4. I am Brian Wilson- le génie derrière les beach boys ( Castor Astral)

 « Pour m’apaiser, j’essaie de méditer sur mon chemin de vie à travers la musique. La musique est la solution. La musique prend ce qui est en moi et le disperse tout autour dans le monde. C’est ma façon de montrer aux gens des choses que je ne peux pas montrer autrement. La musique habite mon âme. »

Dans la collection des biographies musicales proposées par la maison d'édition Castor Astral, celle de Brian Wilson sur les coulisses du groupe californien emblématique des années 60, les Beach Boys est forcément à marquer d'une pierre blanche vu le pedigree de l'artiste.

 Principal compositeur et chanteur des Beach Boys,  on lui doit des tubes comme « I Get Around », « Surfin’U.S.A. » ou encore « Good Vibrations ». Il a révolutionné la musique avec les albums Pet Sounds ou Smile, dans un défi permanent avec les Beatles, dont ils sont le pendant américain.

Cette biographie est à classer aux côtés des autobiographies d’artistes tels que Born to Run de Bruce Springsteen ou Life de Keith Richards.  Si vous avez aimé  le sublime Love & Mercy de Bill Pohlad  en 2014, la traduction en français de ces mémoires publiées en anglais il y a plusieurs années très attendue par les fans devrait vous ravir.

En tant que cofondateur des Beach Boys au début des sixties, Brian Wilson a créé l’une des musiques populaires les plus innovantes et intemporelles jamais enregistrées.

Avec des harmonies vocales complexes et des compositions audacieuses, qui exploraient les joies les plus transcendantes et les peines les plus profondes, des chansons comme « In my Room » ou « God Only Knows » ont élargi les possibilités de l’écriture pop.

À la dérive dans les années 1970 en raison de sa maladie mentale, de drogues et des caprices du groupe, Wilson se consacre avant tout au studio.

Cette autobiographie révèle – comme jamais auparavant – l’homme devenu un artiste hypnotisant, forcé de composer avec sa personnalité complexe, et qui finit enfin par terminer les légendaires Smile Sessions, devenues symbole de son génie et de son instabilité. 

Pour la première fois, Brian Wilson revient sur les sources de son inspiration créatrice et sur ses luttes. Qu’il parle de son enfance, de son groupe ou de ses démons intérieurs, son histoire éclaire de manière inoubliable l’homme derrière la musique.

5. Alain Bashung, ma belle entreprise ( Hors Collection )

 10 ans après sa mort, et alors qu'un disque posthume va bientôt sortir, un  ouvrage rend hommage à cet artiste majeur de la scène rock française, qu'est Alain Bashung.

Un beau livre hommage pour célébrer cet artiste majeur de la scène rock française,  et  pour raconter la trajectoire d’un héros, finalement discret, de la chanson française. avec une multitude de documents exceptionnels et inédits : des archives de la Sacem annotées de la main de Bashung et des photos de famille méconnues du public, avec une préface de Patrick Chamoiseau.

On y voit notamment le parcours un peu sinueux que Bashung a dû emprunter avant de devenir l’un des très grands noms de la chanson française, des années  90 et 2000.

Stéphane Deschamps raconte cette carrière  au sein d’un ouvrage à liconographie  particulièrement riche grace aux photos issues  collections privées de membres de la famille Bashung,